Le temps et l'enfant

 

Incipit : Windsor McCay 1905 Little Nemo (1)in Slumberland

« L’année où souffle l’esprit (2)…de toute part, Homo découvre le discontinu. Alors que toutes ses traditions jusque-­‐là lavaient incité à croire que le fond du monde est continu ».

Windsor McCay, Max Planck et les grains de lumière, Einstein et les quantas (les ondes elles-­‐mêmes sont granulaires), Thomas D’Arcy et les stades embryologiques, Henri Poincaré et les catastrophes élémentaires de la Topologie, Erik Satie et sa topologie de la musique,…En 1900 Sigmund Freud et sa Traumdeutung.

Dans le Herald Tribune publication d’une page tous les dimanches. Sur une page un rêve d’enfant. L’espace est présenté comme dangereux, source d’angoisse. Pour lutter contre cette angoisse Windsor McCay insiste sur la dimension temporelle quand l’enfant devient sensible au passage du temps, c’est à dire en fin d’année.

Dans l’épisode du 31 décembre 1905 Little Nemo est introduit au cœur du mystère du temps, il pose au Bonhomme Temps les questions de base

« Qui, Pourquoi, Où, Comment ? »

Dans les pages l’espace est inquiétant mais le temps est rassurant, stable, comme les personnages «secondaires »

Nemo le principal est essentiellement passif, pris dans sa bonne éducation, il nest personne en dehors du désir des adultes, expri en Oin de page. Il prend parfois conscience d’être une créature de papier au point de disparaitre sous la gomme.

Flip le chenapan qui veut être où personne ne veut de lui, mal élevé, violent, risque-­‐tout fumeur de cigare

Jungle Imp bon petit diable africain qui ne maîtrise pas l’anglais, des borborygmes sortent de sa bouche, dénués de sens

…le MOI idéal , le MOI véritable, le ça ?

 

 

 

Le temps avec l’enfant.

 

La notion de temps n’est pas innée. L’enfant ne la possède pas en venant au monde dit-­‐on? Pourtant on reconnait aux bébés des capacités très précoces d’en percevoir l’organisation.

 

Quand Robert Brès et Claudine Hérail ont eu l’initiative de m’inviter à collaborer au temps de travail, ou au travail du temps, de ces journées c’est bien sur l’occurrence  de la notion du temps et de la naissance de la pensée, cette dimension arrimée à la créativitéque mon intérêt s’est porté.

 

Dans ma pratiquede pédopsychiatre en équipe de soins de CMPP ou de SESSAD, il me semble que le temps est partout dans sa forme absente. Le manque du temps…nous qui faisons profession du « manque » quelle ironie…du temps !

 

Notre actualité sanitaire et médico-­‐sociale est celle où nous conduit l’évolution de la pédopsychiatrie, de sa création dans les années 70 jusqu’à la mutation profonde de notre environnement…de la psychiatrie désaliéniste, de la psychanalyse, de la création des intersecteurs, de la psychiatrie institutionnelle aux neurosciences, la psychiatrie dite biologique, les classifications, les indicateurs, la MDPH, la gestion hospitalière et des institutions médico-­‐sociales par le management entrepreneurial…et maintenant la désinstitutionalisation…

 

Les racines des modèles de soin qui nous sont proposés plongent dans le modèle de l’entreprise (fordienne…temps !), de l’industrie pharmaceutique (nosographie contemporaine = molécule/maladie…le temps à l’envers) et d’une mauvaise médecine somatique où, selon la formulation de Michèle Zann (3) « l’addition, la juxtaposition des soins protocolisés renforcerait lefficacité thérapeutique ».

 

Notre pratique s’est à la fois

 

- enrichie des expériences, des tâtonnements, des recherches dans la vie quotidienne des équipes de recherche, des équipe soignantes et

 

- appauvrie par un déficit de transmission par certains non-­‐ remplaçements  de  professionnels, la disparition de certains métiers…à lhôpital, le mépris de certains savoir-­‐faire au bénéfice de technicités «innovantes ».

 

La place de la créativité dans les soins est à considérer à deux niveaux 

 

- celui de la rencontre avec le développement de l’enfant en  souffrance, puisque c’est en s’appuyant sur les compétences émergentes dans ce développement, en ne réduisant pas la clinique à la pathologie, à des catégories diagnostiques qu’une forme de créativité est à l’œuvre. Cette rencontre comme le recommande Freud dans l’analyse du petit Hans nécessite de ne pas chercher à comprendre tout de suite et d’accorder une attention impartiale à tout ce qui se présente. Dans la question du  « handicap» le praticien « au lieu de travailler à dévaloriser la jouissance du symptôme, … participe à sa valorisation par sa transformation en handicap» Yann Diener (4)

 

- celui d’une  culture  du soin, qui se construit, où se tissent des liens de maillage humain avec les professionnels du soins et les personnes de l’environnement de l’enfant (ils ont une connaissance) pour que (5) « se constitue ce terreau indispensable, que pousse du soin, que les effets se produisent, que des changements s’opèrent chez les familles et les enfants mais aussi les soignants. »

 

Des outils se bâtissent pour des enfants particuliers ex diff  groupes/ateliers. En particulier en favorisant une élaboration commune avec des artistes : Anne Even, Cathy Klein, Sophie Visier , Patricia Barrozi, plasticiennes mais aussi Adeline Yzac, poète-­‐écrivain, Isabelle Perri musicienne, chanteuse…

La créativité de chacun est convoquée, celle des enfants (mise à disposition de matériel) et celle des adultes (exploration de l'acte graphique en réunion d'équipe...jusqu'aux écrits professionnels) ...préparation du colloque ZéTéDessine en février 2019.

 


Sophie Visier, PHI, invitation au vernissage Pôle de consultations Enfant Adolescent-­‐ Lunel « Si le temps est une contrainte imposée du dehors, il est aussi intrinsèque à toute expérience (6)»
Sophie Visier, PHI, invitation au vernissage Pôle de consultations Enfant Adolescent-­‐ Lunel « Si le temps est une contrainte imposée du dehors, il est aussi intrinsèque à toute expérience (6)»

 

 

 

Sophie Visier, PHI, invitation au vernissage,

Pôle des consultations Enfant Adolescent Lunel

 

"Si le temps est une contrainte imposée du dehors,

il est aussi intrinsèque à toute expérience (6)"

Un passage par la littérature:

Nancy Huston (7) dans son essai L’espèce  fabulatrice  comme dans son roman Cantique des plaines

(Travail  d’élaboration principal sur le temps) explore une autre dimension essentielle de notre travail la narrativité:

« Notre imagination supplée à notre fragilité. Sans elle sans l'imagination qui confère au réel un Sens qu'il ne possède pas en lui-­même nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures. »

Il s’agit pour l’humain de bâtir concomitamment des récits (de larchétexte, récit primitif, jusquà la Fiction la plus civilisée, propre à ouvrir l’homme à la fois sur autrui et sur lui-­‐même comme le roman) qui assureront la constitution du groupe, sa cohésion, comme protecteur de nouveau-­‐nés (nés très vulnérableset durablement) et qui dans l’interaction avec les autres nous permettra de fabriquer un sujet, un moi … aux identités multiples.

C’est au travers de ces récits multiples que le temps pourra prendre forme pour l’enfant. Lui-­‐même en réalisera pour lui, le temps de l’intime, et pour l’autre, l’intime de l’autre et le temps social. Trouver du sens est notre recherche, toujours reprise, « car notre seule parade à l’effrayante conscience que nous avons d’être mortels. »

«Paradoxalement, un monde sans spiritualité n’est autre qu’un monde sans animalité. Nier notre animalité a toujours pour effet de porter atteinte à notre spiritualité. Ont été ritualisés par les humains, toujours et partout, les moments de la vie où se faisait sentir leur appartenance au monde animal, cest-­à-­dire essentiellement leur mortalité. Être humain, cest savoir que lon est mortel. D’après tout ce que nous pouvons observer, nous sommes la seule espèce animale à scander le temps… à remémorer et commémorer… à se donner rendez-­vous à prévoir à marquer et à remarquer les mouvements de notre planète et de notre corps mortel, afin de non seulement constater la nature mais la fêter, l’amadouer, danser avec elle… mais aussi, progressivement, à mesure que la technologie se développe – la dompter, la contrôler, la soumettre, la nier… voire la détruire » (8).

Vient dans la considération du temps dans une autre de ses dimensions… daucuns lont nommée la cinquième saison…peut-­‐être est-­‐ce linconscient ? Voir avec Rimbaud toutes les approches des distorsions du temps, psychodysleptiques ou productions pathologiques.

Jean-­‐Marc Ramos (9), enseignant à l’Université Montpellier III« Il convient donc de penser …. l’art en général, en termes de temporalité esthétique pour ne pas voir le temps propre de la création se perdre dans le champ de l’historicité. L’art ne s’inscrit pas seulement dans le temps, il peut aussi proposer une autre version du temps.»

Depuis Aristote en passant par SaintAugustin, Newton, Descartes, Kant, Paul Ricoeur (10)…

le temps est un sujet de réflexion qui mobilise les philosophes, les scientifiques (physiciens, astrophysiciens, physiologistes, biologistes… psychologues) dimension épistémologique sûrement abordée par d’autres dans ce colloque.

D’une façon  plaisante, le  roman de N  Huston  Cantique des plaines.Un des personnages a débuté un travail doctoral « sujet en or pour sa thèse de doctorat : l’histoire du temps — une analyse des conceptions et descriptions humaines du temps à travers les âges» La question du temps pour les occidentaux serait la question des origines (la narrativité de la Genèse qui fait limpasse sur le début, Dieu doù surgit-­‐il? Lorigine de lunivers).

La chrétienté a organisé « une horloge chrétienne » qui répondrait à un besoin naturel voire inné de l’homme d’ordonner le monde.

La connaissance ethnologique a montré que la réponse à cette question a pris des formes variables…nous devons y penser dans la rencontre de famille de culture non-­‐occidentalesens des rendez-­‐vous, dun avenir de l’enfant).

Dans le roman c’est la rencontre de la culture amérindienne:

« Chez le chrétien le temps est un moyen dont le but se trouve dans un avenir toujours reculé; il est une ressource précieuse qui s’épuise à fur et à mesure que lon vit et quil faut mettre à profit, capitaliser et comptabiliser à bon escient ». Pour lamérindien : » le temps ne part pas dun point fixe; il ne possède aucun début, ni milieu, ni @in; le cycle des jours et des saisons étant suffisant à indiquer le temps de la chasse ou du repos, (le) peuple aurait vécu entièrement dans un espace temporel qui se rapproche beaucoup du «présent» de lhomme blanc. Sans début ni @in, le «maintenant» de lAmérindien ne serait quune version, gèrement modifiée, du «maintenant» qui l’a précédé. »

J’ai tendance à penser que le temps est effectivement une construction imaginaire, une fiction commode de lhumain ancrée dans plusieurs dimensions (physiologique, cognitive, sociale et culturelle, affective…). Mais une fiction aussi essentielle que les autres puisqu’elle fonde en humanité.

Il me semble important de souligner la transversalité du temps ou ses liens avec de nombreuses facettes et domaines de la vie des enfants. De manière générale, on peut dire qu'il n'existe aucun domaine de connaissance qui ne soit, d'une façon ou d'une autre, relié au temps. Dans vos pratiques auprès d’enfants ou d’adolescents, vous êtes probablement confrontés aux manifestations du temps sous des formes très différentes.

Dans la vie scolaire, des incompréhensions temporelles existent et elles peuvent être associées à des dysfonctionnements. Pour réaliser l’activité proposée et pour réussir un exercice, l’enfant doit avoir compris les consignes. Ces consignes font fréquemment appel aux instances temporelles « avant d’aller à la cantine, vous devez d’abord mettre en ordre vos affaires et ensuite déposer vos cahiers sur le bureau». Ces consignes sont énoncées rapidement à l’aide des adverbes de temps, du temps des verbes. Si ces marques du temps ne sont pas comprises, les enfants commettent des actes qui peuvent se traduire par des difficultés à organiser, planifier et réaliser laction demandée, des oublis dans le cartable du matériel pédagogique, des retards, des erreurs lors des changements de classe ou encore de mauvais résultats scolaires...

D’autres difficultés concernent l’orientation dans différents cadres temporels, la localisation et la mise en ordre chronologique d’événements ou encore l’estimation d’intervalles temporels. Il faut souligner que l’importance de facteurs temporels dans l’apparition de certains comportements comme les retards et les oublis n’est presque jamais spontanément évoquée ; on évoque plutôt d’autres explications comme le manque d’attention et de motivation ou des problèmes familiaux...

 

Comment lenfant va-­‐t-­‐il sy prendre pour se repérer ?

 

 


 

 

Comment allons-­‐nous laccompagner ?

 

Le creuset psychique que nous lui proposons tant dans les soins que dans la vie quotidienne devra respecter avec autant de respect l’axe diachronique de son historicité et celle des récits historique et historicisants de ses parents …sinon le risque est celui de l’inexistence que l’axe synchronique de l’ici et maintenant de sa vie quotidienne familiale et scolaire voire de sa maladie somatique, de son développement sinon le risque sera la carence dans toutes ses dimensions.

 

Charles Aussilloux « ce n’est pas l’emploi du temps de l’enfant qui nous intéresse mais comment l’enfant emploi son temps ».

 

 

 

Quest-­‐ce que le cerveau va raconter du temps vécu ?

 

 

 

Lionel Naccache (11), chercheur en neurosciences, s’intéresse aux fictions constituées par le cerveau, les façons d’interpréter le monde qui nous entoure et en particulier l’existence de perceptions inconscientes, de mots pensés inconsciemment. Mais inconscient cognitif et inconscient freudien sont différents

 

« Freud est bien « le découvreur d’un immense continent psychique, celui de linterprétation consciente @fictionnelle quil nomme à tort linconscient ». (Jacques Galinier (12) en donne une lecture).

 

A noter aussi les connaissances des neurotransmetteurs et les corrélations avec le vécu émotionnel du temps. Existe-­‐t-­‐il une horloge interne, corticale, un rythme pourrait être mesuré qui s’accélère avec les métamphétamines, la cocaïne, se ralenti avec les inhibiteurs de la dopamine (valium, cannabis).

 

 

 

Des éléments de lexique …ou « le vertige de la liste (13) »

 

D’après sa racine latine, «tempus» peut référer aussi bien à des phénomènes atmosphériques comme des tempêtes, des intempéries, la température qu’à des aspects psychologiques (tempérament, tempérer, tempérance).

 

Mot venant d’un temps où un Homère pouvait imaginer la description du décor du bouclier d’Achille contenant le monde dont il « connaissait les lois, les causes et les effets », le temps d’une « civilisation agricole et guerrière » comme une succession de cases de BD, dans une liste qui donne le vertige mais qui est finie.

 

Le Temps de l’Encyclopédie Larousse (14) : « Notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se succèdent les évènements. »

 

Celui du Petit Robert (15): « Milieu indéfini où paraissent se dérouler irréversiblement les existences dans leur changement, les évènements et les phénomènes dans leur succession. »

 

Les termes «Infini», «indéfini», «irréversiblement» présents dans les différentes définitions soulignent comment la notion de temps se laisse mal circonscrire. De plus, le terme de succession, commun à de nombreuses définitions, souligne la prédominance de la chronologie dans la définition de ce concept.

 

Pour les scientifiques, le temps est un concept physique et mesurable.

 

Au contraire, les philosophes caractérisent le temps comme un concept développé par l’être humain pour appréhender le changement dans le monde.

 

 

 

Pour Jean-­‐Marc Ramos (16), après avoir croisées les approches  de Paul Fraisse (17) et John Michon, le temps serait une «combinaison des changements perçus dans l’environnement et des changements perçus dans la conscience (18). »

 

       Le temps naturel est un temps cyclique c’est-­‐à-­‐dire qui dépend du rythme de la Nature. C’est le cas par exemple de la rotation de la Terre sur elle-­‐même ou encore de l’alternance du jour et de la nuit.

 

       Le temps individuel se compose du temps intérieur et du temps affectif. Le temps intérieur est celui étudié par la chronobiologie ( Siffre) alors que le temps affectif est celui qui est vécu et qui est propre à chacun. Celui-­‐ci ne coïncide que rarement avec le temps objectif de la montre.

 

       Le temps social est celui crée par les groupes sociaux pour rythmer et faciliter la vie collective. D’autre part, c’est le temps dans lequel s’inscrit le temps personnel. Ce temps social correspond au temps de l’école.

 

       Le temps conventionnel correspond au temps de la montre et du calendrier. C’est un temps mesuré et qui a été construit et qui est maîtrisé par l’Homme.

 

       Le temps historique est irréversible. Cest un temps difficile à percevoir : c’est un temps qui ne revient pas. Il est dautant plus difficile à percevoir pour les enfants car il lui est étranger. Il faut à l’enfant une certaine maturité pour comprendre ce temps historique. Sa construction n’est possible que lorsque l’enfant est capable de concevoir le temps comme un objet abstrait, conçu en dehors des êtres connus.

 

       Le temps est un objet instable qui englobe plusieurs composantes comme la chronologie, la vitesse, la durée, le rythme, le cycle ...dont il faut tenir compte. Ces termes constituent des sous notions dont l’apprentissage et l’acquisition sont indispensables dans la maîtrise de la notion de temps. Ces notions doivent être expérimentées, travaillées et explicitées tout au long de la scolarité afin de permettre aux enfants de passer du temps vécu au temps construit.

 

       La chronologie : Elle se définit comme « une suite ordonnée d’opération, d’un évènement (19)».

 

Elle comprend plusieurs aspects : l’antériorité (qui est avant, qui précède), la postériorité (qui est après, qui suit), la simultanéité (qui se passe en même temps), la successivité (qui se suivent) et l’irréversibilité (qu’on ne peut ni enrayer, ni renverser).

 

       La durée : La durée se définit par « un espace de temps, une période mesurable pendant laquelle a lieu un événement, un phénomène, une action, un état ». La durée est une composante subjective, elle peut varier entre les individus et entre les sociétés. Celle-­‐ci comprend les notions d’année, de mois, de semaines, de jours, d’heures, de minutes et de secondes. Des instruments peuvent être utilisés pour mesurer cette composante.

 

       Le rythme ; Il se définit par un « retour à des intervalles réguliers dans le temps, d'un fait, d'un phénomène». Certains phénomènes se répètent de manière cyclique. C’est le cas des saisons qui se réitère dans un ordre constant.

 

       La fréquence: Elle désigne le nombre de fois où une action, un évènement se produit dans le temps.

 

       La vitesse: Cette composante du temps représente le rapport entre la production d’une réponse et le temps mis pour la produire.

 

 

 

Examinons les connaissances temporelles de l’enfant, leur développement et les processus en jeu. Travail de Valérie Tartas (20).

 

 

 

Dans un premier temps l’enfant ne perçoit que le temps présent, à savoir le temps vécu. Celui-­‐ci correspond au temps biologique et au temps familial qui rythment son existence comme l’alternance veille/sommeil.

 

Les travaux de Piaget (21) ont mis en exergue les difficultés que peut rencontrer l’enfant dans l’acquisition et dans la maîtrise de la notion de temps. Ils sont ceux qui ont pour objet d’étude de la construction du temps, la globalité et le processus de leur développement, d’autres se sont focalisés sur des facettes particulières de ce développement. » Le temps tel qu’il l’étudie renvoie au temps logique considéré « dans le contexte cinématique en dehors duquel cette notion na pas de signification » …la capacité de coordonner durée, vitesse et espace.

 

Piaget (22) distingue trois temps  progressifs  dans la construction du temps chez l’enfant : le temps vécu, le temps perçu et le temps conçu.

 

 

 

Olivier Houdé (23) a été un de ceux qui réfutent l’idée d’un développement linéaire. En effet, le rythme d’apprentissage est différent pour chaque enfant et peut être constitué daller-­‐retour.

 

 

 

Daniel Stern, Albert Ciccone parlent du temps comme un 6ème sens « Les premiers processus de subjectivation du bébé fabriquent de la temporalité psychique en même temps qu’ils s’appuient sur les expériences intimes de la dimension temporelle »

 

 

 

Le bébé, jusqu’à deux ans : rythmes et discontinuité

 

 

 

L’intelligence    sensorimotrice : de  la  naissance  à  2 ans. Autrement énoncé : les 4 Figures de la temporalité du bébé.

 

 

 

1 Lalternance de la présence/absence. Quen est-­‐il de la régularité de ce rythme? Il est la base de sécurité et l’origine d’une potentielle désorganisation. Le corps du bébé, la peau du bébé particulièrement sont le lieu exact, à l’entrecroisement du dehors et du dedans, du développement de lenfant et de ses troubles. Ceux-­‐ci sont repérés depuis des interactions excessives jusqu’à la clinique du vide (ex dépression maternelle).    Il est convenu que la perception du rythme constitue la base de l’expérience temporelle. Sur un fond de permanence (qui doit être majoritaire) le bébé va repérer, extraire des structures temporelles. Par exemple la structure rythmique des berceuses (assez ubiquitaires) qui aurait des parentés avec le sonnet. Le bébé en bonne santé nait équipé de compétences à la synchronisation (millième de seconde du décalage voix/image de la mère parlant), dans les échanges sonores mais aussi dans la régulation tonique du portage, dans les réponses sur différents modes (sons, tonus, succion nutritive ou non ..). A deux mois le bébé est capable de discrimination des rythmes émis. A quatre il est capable d’un apprentissage pour moduler le rythme d’une réponse vocalique. Mise en place d’un rythme nycthéméral, de  repas, de socialisation…Marcelli a décrit les Macrorythmes (les rythmes de la vie quotidienne, expérience de la rupture de la continuité du rassasiement, rythme des tétées. et permanence…en psychopathologie c’est le domaine du manque ) et les Microrythmes (interactions ludiques et inattendues -­‐indices de divergences-­‐ le bébé investit l’écart, une abstraction. Domaine du pas de côté, du plaisir)

 

Importance des expériences de l’accordage, de l’ajustement, de la communication…avec leurs dimensions de créativité de plaisir…tributaire des caractéristiques rythmiques. Le défaut de ces expériences nous confronte à ces bébés inconsolables (détresse et désorganisation psychique)

 

 

 

2       La chronologie de son histoire subjective

 

 

 

3 « l’expérience présente qui caractérise le mouvement de l’expérience »

 

Le temps vécu correspond au premier stade de la rencontre avec le temps. Celui-­‐ci est dabord vécu par le corps en mouvement. Cest le mouvement qui est à la base de l’apprentissage de l’espace et qui permet ainsi l’expérience du temps.

 

L’expérience subjective aurait une forme déroulée dans le temps « l’enveloppe prénarrative » de Stern qui rend compte des plus petites unités d’expérience subjective qui vont constituer les processus élaborés de la pensée.

 

 

 

4 Laprèscoup

 

« D’emblée le bébé serait confronté aux remaniements de ses propres expériences au fur et à mesure qu’elles se déploient, qu’elles s’engramment, qu’elles constituent les traces mnésiques, des protoreprésentations. Mais laprèscoup ouvre la dimension générationnelle, introduit à la question de la transmission… »

 

Les sens se développent dans l’ordre : toucher, odorat, goût, audition et vue. Ils sont fonctionnels à la naissance bien que non-­‐matures. Importance de la co-­‐modalité des perceptions analogiques et digitales mais aussi trans -­‐ sensorielles par l’organisation comodale des perceptions.

 

Penser-­‐agir-­‐ressentir sont indissociables. Place des rythmes dès la période fœtale et les premiers éléments psychiques seraient des audiogrammes… pourquoi pas des « gustogrammes » ?

 

 

 

Denis Mellier décrit « le travail psychique d’attention » où l’intersubjectivité est une « dimension essentielle et fondamentale de l’expérience ». Toutes les recherches montrent que ce travail psychique de construction passe par l’autre avec les « boucle de retour » entre le bébé et la Figure maternelle. Lécart, la différence entre le temps de lun et celui de l’autre crée le maillage propice à la croissance de la » peau psychique ».

 

L’enfant grandissant, plus autonome dans sa motricité, à partir des genoux de l’adulte rencontrera la manipulation des albums pour enfants. Elle introduit à l’imaginaire de l’autre et révèlera le repérage des séquences imagées et langagières.

 

Mise en place de la capacité d’attendre et de différer qui signe la conscience du temps qui dure .Si vers 2 ans les enfants peuvent utiliser « hier » ou « demain » cela signifie le plus souvent « pas maintenant ».

 

Dans cette période précoce la psychopathologie peut prendre la forme du retrait (Alarme Détresse Bébé) plus tard un rapport aux rythme précoces se retrouveront dans les stéréotypies de l’enfant Geneviève Hagg parle d’un agrippement au manœuvres rythmiques, quand l’enfant sort de ce repli il met en place des aller-­‐retour avec lautre, reste du rythme.

 

 

 

De nombreux auteurs reconnaissent le langage comme médiation de la construction temporelle. C’est l’apparition des verbes conjugués, des adverbes de temps.

 

 

 

 

 

L’émergence du langage et la petite enfance…après deux ans

 

L’intelligence pré opératoire Piaget: de 2 à 6 ans

 

Au cours de ce stade, l’enfant construit la réversibilité mais toujours en présence des objets.

 

Il passe du temps vécu au temps perçu. Ce stade se caractérise aussi par le passage à l’intelligence représentative. L’enfant devient capable de construire un langage articulé et commence à percevoir les notions despace. La notion de temps demeure difficile à percevoir pour les jeunes enfants. C’est pourquoi, il est indispensable de l’introduire et de l’aborder à travers des situations faisant appel au vécu des élèves ainsi qu’à travers d’autres situations langagières.

 

Lors de ses premières socialisations, l’enfant a un rapport au monde et au temps, égocentrique. Il ne vit que pour lui-­‐même, sans se préoccuper du rythme des autres. De plus, le jeune enfant présente des difficultés à établir des relations entre les évènements qui se succèdent et à dépasser le présent, l’immédiat. Ce n’est que progressivement qu’il va être capable de se projeter dans le passé et dans le futur. Ils élaborent entre 3 et 5 ans des récits de leurs expériences.

 

 

 

Le temps perçu se construit jusqu’aux 7 ans de l’enfant. Cette construction se caractérise par une objectivation du temps, dépendante des représentations. L’enfant parvient à appréhender une durée. A partir de ce stade, il devient capable de construire des repères journaliers, hebdomadaires, de construire des notions d’ordre et de succession et de commencer à construire la notion de vitesse.

 

L’école maternelle, les activités éducatives « domestiques, ont pour objectif de les aider à construire et à comprendre certaines composantes du temps comme la durée, la succession et la simultanéité dans le but qu’ils se détachent de leur vision égocentrique et qu’ils comprennent le monde qui les entoure.

 

Cet apprentissage se fait de manière très progressive : les enfants vont comprendre de plus en plus précisément les différentes composantes du temps et faire des liens entre elles avec pour finalité son appropriation personnelle et sociale. Cela correspond à : « quand vas-­‐tu à lécole? _Je me réveille après je finis mon petit déjeuner et papa prépare ses affaires moi j’éteins la tv après il faut partir à l’école (environ 5ans). C’est un cadre temporel non perspectif grâce à un système avant/après sans les situer par rapport à la position qu’ils occupent dans le temps. Cela leur permet aussi une ébauche de planification face à une anticipation nécessaire.

 

C’est donc par les apprentissages et par la maturation psychologique que l’enfant va progresser dans sa perception du temps.

 

J’ai emprunté au mémoire de JIMENEZ Marine (24) un exemple de travail mené en maternelle

 

La chenille qui fait des trous est un album de littérature de jeunesse écrit et illustré par Éric Carle (25). Il est paru en 1969 et raconte les étapes d’évolution d’une petite chenille à travers les jours de la semaine. Cet album est adapté pour une classe de moyenne et grande section du fait de sa structure syntaxique répétitive. Cette structure permet aux élèves d’entrer dans l’album, de mémoriser certaines tournures de phrases.

 

Son étude est particulièrement intéressante car il permet un travail sur plusieurs thèmes : L’alimentation

 

Les jours de la semaine.

 

La découverte du vivant à travers les étapes d’évolution de la chenille.

 

La numération : de 1 à 5.

 

Par ailleurs, cet album est un support privilégié pour étudier la succession des jours de la semaine. Effectivement, il permet de construire avec les élèves les notions de durée et de chronologie à travers de nombreuses situations

 

L’âge scolaire primaire:

 

Le stade des opérations concrètes, sur le temps physique : 6 à 12 ans

 

Le temps conçu selon Piaget : A partir de 8 ans, l’enfant est

capable de concevoir le temps, c’est‐à‐dire quil est capable de déterminer nimporte quelle succession. Le temps devient objet abstrait en dehors des êtres connus. Ceci est possible car il est capable de se décentrer de lui‐même. C’est donc à partir de ce moment-là, que l’école commence à aborder l’histoire avec les élèves.

 

Monique Flonneau « une des Finalités de lenseignement de lhistoire à l’école élémentaire est de faire passer l’enfant du temps vécu individuel et autocentré à la perception du temps historique[...] Ce sens du passé sapprend et saffine progressivement (26). »

 

C’est le temps des capacités des enfants à pouvoir décomposer une durée en unités égales et à s’en servir pour des calculs temporels mais aussi celles relatives au temps conventionnel, c’est-­‐à-­‐dire le développement des repères calendaires, la façon dont les enfants d’âge scolaire vont progressivement apprendre les systèmes tels que les jours, les mois, etc. D’abord sous forme de liste (quel jour arrive trois jours après le mercredi ?) puis à l’adolescence sous forme de représentations en images des jours et des mois dont le fonctionnement prend une allure spatiale (si on est en avril quel mois arrive le premier juillet ou décembre?)

 

L’enfant construit un temps unique grâce à la coordination de la durée et de l’ordre de succession, la continuité et l’homogénéité du temps. A ce stade il comprend que l’aîné reste l’aîné, que les différences d’âge se conservent.

 

 

 

Stade des opérations formelles : A partir de 12ans.

 

Ce stade se caractérise par la capacité de l’enfant à exercer sa pensée en labsence des objets. Il sagit de la mise en place de la pensée hypothético déductive. Avant ce stade, le temps serait subjectif. A partir de là, il deviendrait objectif

 

Il est indispensable de noter combien l’entourage, dès le départ, joue un rôle primordial dans ces constructions temporelles. C’est l’environnement humain qui fournit un cadre temporel qui peut servir à l’enfant pour agir, pour anticiper voire même pour réguler son comportement et attendre.

 

Au cours de l’histoire les hommes ont élaboré des techniques pour résoudre des problèmes temporels comme les horloges et calendriers.

 

Ils permettent aux adultes de se repérer, de se rencontrer, de coordonner leurs multiples activités en les planifiant. Les enfants les utilisent aussi à leur manière, ils s’appuient sur leurs expériences sur des événements avec l’entourage,  des comportements utilisés comme des signes pour anticiper. Les événements sont donc repris par l’enfant comme de véritables marqueurs de temps puis viendront les jours, les heures et les mois.

 

D’autres systèmes symboliques, comme des calendriers ou des agendas aux thèmes connus de l’enfant sont construits ou utilisés (exemple de la chenille). L’enfant est soutenu pour faire le récit de son expérience par des activités médiatisées.

 

Les données du développement donnent des pistes pour la compréhension des troubles du développement. Les difficultés relatives au temps ne se situent pas toujours au même niveau, aux mêmes étapes développementales selon les troubles.

 

 

 

Pour les enfants souffrant d’autisme, l’hypothèse est énoncée qu’un problème à lorigine des difficultés sociales pourrait relever dune anomalie de la perception du mouvement précoce. Les relations d’accordage sont perturbées dans les interactions. L’estimation des durées brèves est liée au mouvement, ainsi si dès le départ l’enfant a un problème de perception temporelle il ne peut pas donner sens aux mouvements faciaux liés aux émotions.

 

Wallon dans l’Enfant Turbulent déjà ! en 1925 décrivait que ces enfants ont des difficultés dorientation temporelle, ils semblent vivre dans limmédiateté, être en difficulté pour anticiper. Lorientation spatiale était épargnée.

 

Les enfants ayant un diagnostic de trouble du déficit de l’attention/ hyperactivité présenteraient « un défaut d’inhibition des comportements entraînant une difficulté des fonctions exécutives telles que les fonctions rétrospectives et prospectives, l’anticipation et la conscience temporelle » . Dans les études de Quartier (2009, 2010) sur la temporalité et les enfants hyperactifs les parents rapportent dimportantes difficultés pour ces enfants à s’organiser dans le temps, l’anticipation, le respect des délais.

 

 

 

Valérie Tartas préconise un regard croisé avec d’autres disciplines notamment d’une part, les travaux en anthropologie, linguistique et sociologie sur le temps et d’autre part, en neuropsychologie pour mieux comprendre le développement des multiples facettes du temps.

 

 

 

 

 

Pour Stéphan Hardy (27): « En somme, la condition humaine consisterait en la capacité de façonner entièrement son existence. Reconnaître cette capacité et la mettre à son service, c’est qui permettrait de régler la «dose» de passé (ou d’avenir qui glisse, malgré tous nos efforts, dans le présent. Une quantité de passé suffisante pour savoir son identité, une mémoire suffisamment longue pour être sûr que lon existe et pour faire exister ceux que l’on aime, voilà les ingrédients essentiels d’une vie dans l’ici et le maintenant. »

 

 

 

 

 

1/  PEETERS  Benoît,  1905/2005  Un  scle  de  rêves,  Les  impressions  nouvelles  Paris-­‐

 

Bruxelles, 2005

 

2 / VAN LIER Hervé in ci-­‐dessus

 

4/  DIENER Yann, On agite un enfant, La Fabrique éditions,Paris,2011

 

6/  CICCONE Albert, MELLIER Denis, Le bébé et le temps,inconscient et culture coll. Dunod, Paris 2007

 

7/  HUSTON Nancy, L'espèce fabulatrice ,Actes Sud, Paris, 2008,

 

Cantique des plaines, Leméac/Actes Sud, Paris 1993.

 

8/  NANCY HUSTON – ANIMA LAÏC – Rites et rythmes pour une existence sans Dieu.

 

Accompagnée au piano par Quentin Sirjacq

 

9/ RAMOS Jean-­‐Marc, « Temps et œuvres », Temporalités [En ligne], 14 | 2011, mis en ligne le 17 novembre 2011, consulté le 19 mars 2018. URL : http://journals.openedition.org/ temporalites/1727 ; DOI : 10.4000/temporalites.1727

 

10/ RICOEUR Paul, Temps et récit, Seuil, Paris, 1983

 

11/ NACCACHE Lionel, Le nouvel inconscient , Freud, Christophe Colomb des neurosciences. Paris, Odile Jacob, 2006.p. 379)

 

12/ GALINIER Jacques, « Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient. Freud, Christophe Colomb des neurosciences », LHomme [En ligne], 187-­‐188 | 2008, mis en ligne le 16 décembre 2008, URL : http://journals.openedition.org/lhomme/20782

 

13/ ECO Umberto, Le vertige de la liste », Flammarion, Paris, 2007

 

14/ Encyclopédie Larousse. Disponible sur le Web : http://www.larousse.fr

 

15/ Le Petit Robert, 2013, Paris, 2837p.

 

16/ RAMOS Jean-­‐Marc, « Temps et œuvres », Temporalités [En ligne], 14 | 2011, mis en ligne le 17 novembre 2011, consulté le 19 mars 2018. URL : http:// journals.openedition.org/temporalites/1727 ; DOI : 10.4000/temporalites.1727

 

17/ FRAISSE P., 1967 [1957]. Psychologie du temps, Paris, P.U.F.

 

FRAISSE P., 1985. Pour la psychologie scientifique. Histoire, théorie et pratique, Liège – Bruxelles, Mardaga.

 

18/ RAMOS, Jean Marc, Les deux versants du temps représentés, Temporalistes, n°14, 1990, p4.

 

19/ Encyclopédie Larousse. Disponible sur le Web : http://www.larousse.fr

 

20/ TARTAS Valérie, Le  développement de notions temporelles par l’enfant,

 

Développements, 2010/1 (n° 4), p. 17-­‐26. DOI : 10.3917/devel.004.0017. URL : https:// www.cairn.info/revue-­‐developpements-­‐2010-­‐1-­‐page-­‐17.htm

 

21/ PIAGET. Jean, Le développement de la notion de temps chez l’enfant,Presse Universitaire de France, 1946.

 

22/ PIAGET. Jean, Le développement de la notion de temps chez l’enfant, PUF, 1946.

 

23/ HOUDÉ. Olivier, L’enfant et son développement, La Recherche. Juillet 2005, n°388, p74.

 

24/ JIMENEZ Marine, La structuration du temps en maternelle à travers la littérature de jeunesse,Mémoire ESPE Académie de Toulouse,2015.

 

25/ CARLE.E, La chenille qui fait des trous, Mijade, 2009.

 

26/ FLONNEAU. Monique, De la Découverte du monde à l’histoire, Nathan, 1999.

 

27/ HARDY Stephan, La question du temps dans Cantique des plaines de Nancy

 

Huston,Université du Manitoba

 

https://journals.lib.unb.ca/index.php/scl/article/view/12806/13801

 

XXXV èmes Journées Vidéo-Psy

Nous voilà cette année encore à l'Institut Nazareth, 13 rue de Nazareth en mars 2024. Le rituel printanier se poursuit

Organisées par le C.R.A.P.S

(Dr R.BRES), le groupe Vidéo-psy et le CHU de  Montpellier,

Les journées sont gratuites et ouvertes aux personnels de santé et aux partenaires sociaux sans inscriptions préalables.

 

REGARDS

 

CROISES SUR

 

LA MÉMOIRE